EXTRAIT DE L’ÉDITORIAL

Qui, de la haine ou de l’amour a commencé ? Difficile à dire. Peut-être bien, après tout, que cette difficulté à dire naisse de l’indifférence à savoir ?

Or, comme le faisait remarquer un homme d’esprit : « Il y a moins loin de la haine à l’amour que de la haine à l’indifférence. »[1]

Mais ces masques que le RPH – Ecole de psychanalyse prête à la haine, quels sont-ils ? En nos temps extra-ordinaires, entendez par-là rendus plus incertains encore qu’à leur ordinaire, est-ce si sûr que la haine ait nécessité d’aller sous de tels accoutrements de carnaval, puisqu’aussi bien aujourd’hui les passages à l’acte font florès et, subséquemment (entre nous, merci Jacques Brel) sont légion ?

Les masques de la haine ? Après tout, ce titre ne trahirait-il pas ce bât de l’esprit spéculatif, aisément spécieux, que d’aucuns imputent à la psychanalyse et qui peut aussi s’énoncer simplement par : la psychanalyse cherche la petite bête, ou bien encore, la psychanalyse voit le mal partout !

La haine porte un masque parce qu’il est vrai qu’elle est hideuse et pas uniquement d’un point de vue esthétique. La haine déforme les traits du visage et, sans masque, elle  nous rendrait méconnaissables à nous-mêmes ?  »

[1] Un homme d’esprit formula cette pensée selon le dictionnaire des synonymes de l’Abbé Girard (1677 -1748), auteur du premier ouvrage publié en France sur les synonymes, consulté sur l’internet.