Retrouvez ici les actes du Ier colloque du RPH-Ecole de Psychanalyse sur Le trauma en chirurgie et en psychanalyse qui a eu lieu à Paris le 27 mars 1999 avec les textes des interventions des psychothérapeutes et psychanalystes, membres cliniciens du RPH ainsi que des articles inédits.
« Le trauma est un incident fréquent dans la maladie hystérique, pour deux raisons : en premier parce que la disposition hystérique, antérieurement non détectée, peut se manifester à l’occasion d’un trauma physique intense qui s’accompagne de peur et de perte momentanée de la conscience ; en second lieu, parce que la partie du corps affectée par le trauma devient le siège d’une hystérie locale. Ainsi, par exemple, chez les personnes hystériques, une légère contusion de la main peut provoquer le développement d’une contracture de la main, ou, dans des circonstances analogues, une coxalgie douloureuse peut se révéler et ainsi de suite. Il est de la plus grande importance pour les chirurgiens qu’ils aient une connaissance plus intime de ces affections rebelles ; dans des cas de cette espèce, une intervention chirurgicale ne peut qu’être préjudiciable. Le diagnostic différentiel de ces états n’est pas toujours aisé à faire, particulièrement lorsqu’il s’agit des articulations » S. Freud – Hystérie. 1888.
Le RPH, Réseau pour la psychanalyse à l’hôpital, a comme vocation de créer un pont entre psychanalystes et médecins à partir de Freud et des psychanalystes fidèles à son enseignement. Ainsi, rien ne pourra remplacer, pour introduire notre colloque, les mots de Freud lui-même.
Dans une époque où médecins et psychistes sont confrontés à l’embarras à des sujets qui ne guérissent pas (donnant ainsi souffle à des pratiques d’urgence, de rapidité visant l’efficacité la plus urgente comme l’usage abusif de la (psycho)pharmacologie, et des examens coûteux pour la collectivité, des arrêts-maladies à n’en plus finir), la psychanalyse continue à faire sa route, contre vents et marées, à faire ce qu’elle à toujours fait, à savoir, écouter l’appel dans l’organisme, la souffrance dans le corps et la pensée qui envahit le sujet. Le travail du psychiste dans les services hospitaliers n’est plus à démontrer. Ce qui l’est en revanche, c’est l’efficacité de ce travail. Le travail analytique à l’hôpital, n’est pas du bla bla. Mais rien n’empêche qu’il commence par là.
Résumé des articles :
LE TRAUMA CHEZ FREUD – Fernando da Silva Amorim
Une lecture critique de l’évolution de la notion de trauma à travers l’œuvre de Freud permet à l’auteur de montrer que la psychanalyse, traditionnellement chez elle quand il s’agit de traumatisme psychique, a aussi à s’intéresser au trauma organique. Le trauma est, ou bien, une façon de répéter une mauvaise rencontre avec le réel, ou bien, dans le collimateur du sujet, il entre dans la ligne de mire du traumatisme infantile. A travers ce qu’il nomme « cônification du transfert », l’auteur indique le partenariat nécessaire entre chirurgiens et psychanalystes.
MOTS CLEFS : Trauma organique, traumatisme psychique, nosographie, cônification du transfert, désir du psychanalyste, répétition, castration.
JAMILA VIOLE – Hélène Séré de Rivières
Dans cette étude de cas, nous avons affaire à une rencontre avec le Réel, une effraction anatomique, qui ne déstructure pas le sujet. Le trauma est ici en rapport avec le trauma sexuel, mais aussi avec le désir de l’Autre maternel. Nous observons, au fur et à mesure de la cure, une métaphorisation orale du trauma.
MOTS CLEFS :Trauma, symbolisation, métaphore, objet petit a, phallus.
L’HYPOCONDRIE AVANT ET AVEC FREUD – Fernando da Silva Amorim
L’auteur dénonce à travers ce texte, la confusion existante dans les textes écrits avant et par Freud. Tantôt l’hypocondrie est décrite comme un symptôme de la névrose d’angoisse, tantôt elle serait le signal précurseur d’une chute dans la psychose. L’auteur propose, à partir des écrits freudiens, de trancher et de noter la nosophobie du côté de la névrose et l’hypocondrie comme annonce d’un délire psychotique. Il nous rappelle aussi la spécifique rigueur qu’incite le travail du psychanalyste dans sa clinique, à repérer sous transfert les ballades de la libido pendant la cure et ainsi la structure du sujet.
MOTS CLEFS : Hypocondrie, nosomamie, nosophobie, syphilomanie, structure, psychose, névrose, forclusion, formation de compromis, maladies organiques.
NOSOPHOBIE – Fernando da Silva Amorim
L’histoire de la psychiatrie de Morel jusqu’aux recherches actuelles nous a enseigné de nombreuses classifications concernant les phobies. Après ce tour d’horizon en passant par Freud, Lacan et “ le petit Hans ” et “ l’homme aux loups ”, il s’avère que la nosophobie se dégage structurellement de l’hypocondrie.
MOTS CLEFS : nosophobie, phobie, hypocondrie, classification, SIDAphobie, microphobie.
Ier colloque du RPH :
Ouverture – Fernando da Silva Amorim
CHIRURGIE, TRAUMASTISME, PSYCHANALYSE – Gabriel Burloux
Face au sentiment de toute puissance de la médecine, l’auteur justifie la nécessité de la position du psychanalyste à l’hôpital à partir de sa propre expérience dans un service de greffés. Un travail est indispensable auprès de l’équipe médicale afin de les sensibiliser aux ressentis de leur patient et d’éviter qu’ils ne se réfugient derrière des défenses trop rigides face aux manifestations de « l’étranger inquiétant ».
MOTS CLEFS : Schéma médical, schéma psychanalytique, alliance thérapeutique, Climt Hallam : l’Australien au bras coupé.
LE TRAUMATISME CHIRURGICAL EN CHIRURGIE DE LA MAIN– Philippe Saffar
Philippe Saffar, chirurgien, reconnaît et insiste sur la nécessité de rencontrer le patient avant toute intervention chirurgicale afin d’évaluer sa personnalité, s’il y a présence d’un traumatisme précédent, de bénéfices de la maladie, et de son état antérieur au traumatisme. Il reconnaît ainsi le travail important à mettre en place en collaboration avec les psychothérapeutes mais aussi la difficultés à orienter le patient venu « offrir son symptôme somatique » vers le domaine psychologique.
MOTS CLEFS : Traumatisme chirurgical, greffe de membre supérieur, amputation, accidents du travail, récupération fonctionnelle, prothèses.c
LE TRAUMATISME CHIRURGICAL EN CHIRURGIE DE LA MAIN– Philippe Saffar
Philippe Saffar, chirurgien, reconnaît et insiste sur la nécessité de rencontrer le patient avant toute intervention chirurgicale afin d’évaluer sa personnalité, s’il y a présence d’un traumatisme précédent, de bénéfices de la maladie, et de son état antérieur au traumatisme. Il reconnaît ainsi le travail important à mettre en place en collaboration avec les psychothérapeutes mais aussi la difficultés à orienter le patient venu « offrir son symptôme somatique » vers le domaine psychologique.
MOTS CLEFS : Traumatisme chirurgical, greffe de membre supérieur, amputation, accidents du travail, récupération fonctionnelle, prothèses.
UN TROU DE MEMOIRE – Marie Peze
De la pratique d’un psychanalyste à l’hôpital, de la rencontre d’une patiente et d’un psychanalyste, le récit d’un symptôme et d’une vie se dévoile. Les plaintes somatiques d’une patiente névrosée laissent impuissantes les compétences de la médecine. Il s’agit d’atteintes du corps imaginaire, de marques laissées par les expériences affectives du sujet. Le thérapeute se livre à un décodage du symptôme hystérique à travers l’histoire du sujet.
Mots clefs : Symptôme conversionnel, hystérie, réminiscences, sidération, angoisse, point de capiton.
LE SACRIFICE DE L’ANOREXIQUE – Marie-Hélène Briole
Par la présentation d’un cas clinique concernant une jeune fille anorexique, il s’agit de s’interroger sur les positions de ce sujet à l’égard de l’énigme du désir de l’Autre qu’elle travaillera en deux fois sur dix ans. Ici, nous voyons qu’elle y répond par le symptôme anorexique sacrificiel où la rencontre avec l’Autre est traumatique et où elle se réduit par la suite à l’œil. La relation d’amour avec les hommes rythmera son travail analytique jusqu’au moment de se confronter à sa propre castration.
MOTS CLEFS : anorexie, transfert, pulsion de mort, pulsion orale, regard, amour.
« DANS LE VIF DU SUJET » – Jean-Pierre Basclet
L’intervention tente d’articuler la notion de « trauma » avec la psychanalyse et la chirurgie. Cette articulation peut se retrouver, par exemple, autour de l’obésité et de la réponse qui est donnée par la chirurgie et l’opération de gastroplastie.
MOTS CLEFS : Pratique hospitalière – estomac, obésités morbides, gicleur, gastroplastie.
UN EXEMPLE DE TRAUMA EN CHIRURGIE : LA MAIN SPASTIQUE PSYCHOGENE – Alain-Charles Masquelet
L’auteur, à partir du constat de vingt-cinq ans d’expérience de traumatologie au sein d’un service de chirurgie orthopédique, tente de faire comprendre combien les relations entre psychanalystes et cliniciens à l’hôpital sont nécessaires et conseille aux psychanalystes de faire « le pas » afin d’étendre leur pratique à l’hôpital. L’exposé d’un cas clinique de « main spastique psychogène » est l’exemple dont la survenue de manifestations polyfactorielle devrait renforcer le travail en collaboration des différents intervenants au sein de l’hôpital.
MOTS CLEFS : Main spastique psychogène, l’entrisme, spasticité d’origine psychogène.
LE COUT D’UN REGARD : EXEMPLE D’UN TRAUMA SCOPIQUE – « La sidération ou le vertige de l’art » –Céline Masson
A partir de l’expérience d’esthétique, l’auteur nous présente l’image comme faisant effraction chez le sujet en tant qu’atteinte traumatique. C’est la rencontre avec l’inquiétante étrangeté, effet de la confrontation de deux mondes, de la fiction et de la réalité, des vivants et des morts, de la conscience et de l’inconscience.
Mots clefs : Image, inquiétante étrangeté, retour du refoulé, traumatisme, sidération, trauma scopique.
TRAUMATISME DE NAISSANCE – Catherine Bonningue
Le traumatisme psychique se définie comme un événement douloureux qui ne prend sens pour le sujet que dans un après-coup mais qui laisse sur le moment un trou sans possibilité d’y mettre un signifiant. Le premier traumatisme est de naître sexué et de porter les marques des failles du désir de l’autre. Un exemple clinique illustre le propos.
MOTS CLEFS : Traumatisme, « Troumatisme », le signifiant du trauma, événement hors sens, effraction de jouissance.
TRAUMATISME PSYCHIQUE ET TRAUMATISME CEREBRAL – Hélène Oppeheim-Gluckman
A travers quelques exemples, l’auteur montre les différentes violences intrinsèques produites par un traumatisme cérébrale : l’émergence des conflits psychiques, la confrontation avec sa propre mort, le doute des inter-relations.
MOTS CLEFS : Traumatisme crânien, atteintes neurologiques, conflits psychiques, lésion cérébrale, atteintes cognitives.