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Comment devenir psychanalyste à Paris

La dépression, en savoir plus pour en sortir

Fernando de Amorim
Paris, le .. VII. 2007

INPES pour Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé. Il a comme principaux partenaires, entre autres, le ministère de la santé. A l’arrivée du nouveau gouvernement, le RPH (Réseau pour la Psychanalyse à l’Hôpital) n’a pas manqué d’écrire au Président de la République, à son premier ministre et à sa ministre de la santé, pour souligner l’importance du rôle de la psychanalyse dans l’abord des problèmes de santé mentale de notre société.

Sous l’autorité de Roselyne Bachelot, actuelle ministre de la santé, l’INPES, lance une campagne d’information sur la dépression, première du genre, avec pour objectif de faire connaître cette maladie « qui empêche de vivre » (Le Quotidien du médecin, n° 8234). Or, aucun appel à la psychanalyse n’a été fait ; pas un psychanalyste, pas une école psychanalytique qui n’ait été sollicité pour prêter main forte dans cette bataille livrée contre une souffrance psychique parmi les plus dérangeantes pour la vie et l’avenir de la nation (« Trois millions de dépressifs », selon le Le Quotidien). Les psychanalystes, qui sont engagés avec le social depuis le début des années 50 en France, sont tenus éloignés de cette question cruciale. Ignorance ou malveillance envers la communauté psychanalytique ? Il est fondamental et urgent que le ministère de la santé puisse corriger le tir de cette action – de crainte qu’elle ne fasse long feu – en conviant les psychanalystes à participer à ce projet. Dans l’intervalle ce sont les généralistes qui, une nouvelle fois, trinquent puisqu’ils sont au front de la clinique (cf. ma proposition de clinique du partenariat et de cônification du transfert).

La preuve par les chiffres : 14% des dépressifs se rendent dans un CMP, 6% dans un hôpital, 5,5% aux urgences, un tiers s’en remettent à un psychiatre et moins d’un sur cinq à un psychologue.

Pour ce qui est des généralistes 55% des dépressifs frappent à leur porte, toujours selon Le Quotidien . Il est tout à fait injustifié que l’Etat exclut les psychanalystes des problèmes liés à la société, qu’une institution, soutenue par des fonds publics, s’occupant des questions liées à la santé des Français, méconnaisse ainsi la psychanalyse. Injustifié, mais, hélas, pas anormal !

Aussi, le RPH demande à madame le ministre de prendre en considération la validité de la clinique psychanalytique française et d’avoir le courage de faire une place dans cette campagne, aux psychanalystes qui en feraient la demande. Je propose aussi l’organisation d’un colloque, d’ici un an ou deux, pour que toutes les institutions et associations qui participent à cette campagne aujourd’hui, puissent, preuve à l’appui, rendre compte de leur méthode de prévention, d’éducation et de soins de la population française au regard de la santé. Cela vaut pour la dépression aujourd’hui mais aussi pour n’importe quelle action légitime du ministère de la santé concernant la santé des Français demain.