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TCC ou psychanalyse face au symptôme : faire taire ou faire dire à Paris 18e ?

Chloé Beaussant

Paris le 8 juillet 2019

D’un sentiment permanent de mal-être à une souffrance issue d’un événement brutal (séparation, décès, chômage, maladie…), en passant par des troubles tels que les phobies, les TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs) ou des crises d’angoisse, les raisons sont nombreuses pour souhaiter rencontrer un « psy ». Mais au moment de prendre rendez-vous, le choix peut s’avérer difficile à faire au vu des nombreuses orientations professionnelles existantes. Ainsi, comment se repérer entre ces différentes approches ?

Deux approches différentes

Les TCC font partie de ce que l’on appelle les thérapies brèves. Les thérapeutes qui la pratiquent affirment qu’ils peuvent venir à bout des symptômes en quelques séances. Cette approche se veut scientifique et donc reproductible d’un patient à l’autre.

Son objectif est énoncé dès le début : faire disparaître le symptôme pour lequel le patient consulte. Par une rééducation comportementale, le trouble doit être dompté. Une personne souffrant d’une phobie des transports en commun va ainsi suivre une méthode précise, un programme limité dans le temps et déterminé à l’avance, qui doit lui permettre de pouvoir monter à nouveau dans un train, un bus, un métro ou un avion sans se laisser submerger par l’angoisse. D’une certaine façon, on y apprend à faire taire sa phobie.

Faire taire un symptôme avec les TCC : le risque de déplacement

La psychanalyse ne cherche pas à faire taire, tout au contraire : elle s’appuie sur le langage. Elle vise à faire dire. Contrairement aux TCC, la psychanalyse s’intéresse profondément à l’histoire et à la singularité du patient. Elle prend en compte la personne dans sa totalité et non pas uniquement le symptôme, celui-ci n’étant que l’expression d’un conflit plus profond et ancien, le signe d’une souffrance qui n’a pas pu emprunter la voie du langage.

À court terme, les TCC peuvent toutefois paraître efficaces : le symptôme est dompté, il se tait. Mais le message qu’il porte n’a pas été pris en compte et le risque est grand que le symptôme se déplace, chargé de sa souffrance. La phobie des transports en commun pourrait ainsi se transformer après une phase d’accalmie trompeuse en crises d’angoisse, ou en d’autres formes symptomatiques.

L’approche exploratoire de la psychanalyse

La psychanalyse, elle, propose de s’engager dans un travail de fond qui n’a pas pour objectif d’être bref à tout prix. Quand les TCC gomment les symptômes en surface, la psychanalyse propose une exploration « sous » le symptôme. Elle accompagne la personne en souffrance vers le sens et l’origine de son trouble, son mal-être, son angoisse, ce qui conduit à la disparition ou à l’atténuation durable du symptôme et, au-delà, à un mieux-être dans son existence.