Noura Shili, à Rennes le 28 décembre 2020
Sigmund Freud, inventeur de la technique de l’association libre, la désigne comme un procédé dont le but est « l’investigation de processus psychiques à peu près inaccessibles autrement ». Cette méthode est une base fondatrice de la psychanalyse.
Selon Jean-Luc Donné, le procédé fait appel à la capacité consciente de l’être à « percevoir en lui et mettre en parole une suite de représentations psychiques, apparemment arbitraires et sans but défini ».
Ces représentations psychiques sont, chez l’être parlant qu’est l’humain, associé à des mots. Pour Jacques Lacan, il n’y a pas d’inconscient sans langage, l’inconscient est une chaîne de signifiants qui se répète et insiste.
Ce terme de signifiant, Lacan l’a emprunté au linguiste Ferdinand de Saussure, pour qui le signifiant est l’une des deux parties du signe linguistique ainsi que l’empreinte psychique d’un son (l’autre partie, le signifié, désigne le concept associé au signe linguistique). Selon Lacan, le signifiant prime sur le signifié, c’est « l’élément significatif du discours (conscient ou inconscient) qui détermine les actes, les paroles et la destinée d’un sujet et à la manière d’une nomination symbolique ».
Ainsi le signifiant est indépendant de la signification, sa fonction est de représenter l’être, de le déterminer.
Pour Lacan, « le mot n’est pas signe mais nœud de significations ». Et bien la psychanalyse, parce qu’elle s’appuie sur la règle fondamentale de l’association libre, permet de dénouer ses significations entremêlées. Le mot analyse vient d’ailleurs du grec ancien ἀνάλυσις, analysis qui signifie délier.
Aussi l’association, bien que qualifiée de « libre », vient en réalité révéler un réseau de nœuds de significations bien déterminé, qui fait la construction du psychisme de l’être.
Le terme « libre » renvoie à la règle énoncée, le patient ou le psychanalysant doit s’efforcer d’associer librement c’est-à-dire en tâchant de se défaire de l’inhibition habituelle qui régule le flot des pensées et leur expression.
Cette consigne simple s’avère souvent difficile à respecter, et ce en raison des résistances qu’oppose l’être à la connaissance de lui-même. C’est pourtant bien grâce à cette méthode que peuvent émerger les bases signifiantes du symptôme, permettant ainsi de vivre de façon plus sereine.