Noura Shili à Rennes le 28 décembre 2019
La France est l’un des pays européens où l’on consomme le plus de médicaments psychotropes.
Effectivement, selon une étude 1 menée par l’OFDT (Observatoire Français des Drogues et
des Toxicomanies), en 2017, 21% des personnes âgées de plus de 15 ans ont été remboursés
d’au moins un médicament psychotrope dans l’année, avec en tête les anxiolytiques, suivis
des antidépresseurs et des hypnotiques.
Les médicaments psychotropes sont une catégorie de médicaments qui englobe :
– Les antidépresseurs : ils sont principalement utilisés dans le traitement de la
dépression mais également des troubles anxieux ou encore dans le cadre d’une
maniaco-dépression.
– Les anxiolytiques : ils sont destinés à calmer l’anxiété
– Les thymorégulateurs : ils ont pour rôle de stabiliser l’humeur et sont notamment
prescrits en cas de maniaco-dépression ou de troubles dépressifs
– Les hypnotiques (ou somnifères) : ils sont prescrits en cas de troubles du sommeil
– Les neuroleptiques (antipsychotiques) : ils sont utilisés en cas de troubles
psychotiques
Les médicaments psychotropes peuvent être prescrits par un médecin généraliste mais
relèvent d’avantage du champ de compétence du psychiatre, médecin spécialisé dans la
question des traitements médicamenteux ayant un impact psychologique, de par sa
formation en psychiatrie, a contrario du médecin généraliste.
Ainsi, le psychiatre saura d’avantage décider ou non d’une prescription, en fonction des troubles présentés.
Si les neuroleptiques peuvent s’avérer être un soutien précieux pour le patient, leur prise est
à double tranchant. En effet, s’ils amènent généralement un soulagement via un apaisement
des troubles (anxiété, troubles du sommeil, humeur très variable ou très basse, etc.), ils
peuvent aussi comporter des effets secondaires, parmi lesquels un risque de dépendance.
D’autre part, si ces substances psychotropes agissent à un niveau moléculaire, elles vont
faire office de « pansement », en venant atténuer voire masquer le trouble, sans le guérir pour autant.
C’est pourquoi il est impératif qu’en parallèle de la prise de ce traitement, la personne
puisse entamer un travail de psychothérapie, afin de comprendre l’origine de ses
symptômes et de trouver une voie possible et durable pour une vie plus sereine et non
médicamentée.
Si vous souhaitez entreprendre une psychothérapie, vous pouvez contacter l’un des
membres cliniciens du RPH dont les coordonnées se trouvent ici.
1 Cadet-Taïrou A., Brisacier A.-C., Médicaments psychotropes non opioïdes, dans OFDT (Dir.), Drogues
et addictions, données essentielles.
Paris, OFDT, 2019, p. 147-150.