Angoisses – XXXIXe colloque du RPH – 5 décembre 2020.
Compagnes aux mille visages, les angoisses résonnent en chacun d’une manière singulière. S’invitant dans le corps comme sur la scène psychique, elles deviennent, passé le seuil du cabinet de psychanalyse, autant d’indicateurs pour le clinicien. Car agissant en leurres, elles trompent autant qu’elles révèlent ce qui est en train de se jouer pour un être dans son rapport au manque.
L’angoisse constitue un concept central en psychanalyse. Freud s’y intéressera très tôt et opérera, en 19261, des transformations importantes quant à la théorisation de sa source et de son destin. L’élément majeur du passage de la première théorie freudienne de l’angoisse à la seconde se situe dans le rapport que cette dernière entretient avec le refoulement, envisagé dès lors comme conséquence et non plus comme source de l’angoisse.
En 1962, prenant appui sur les avancées freudiennes, Lacan consacrera à l’angoisse toute une année de son séminaire2. Il y développera notamment le rapport de l’angoisse avec le désir de l’Autre.
Quelles sont les multiples formes que peut prendre l’angoisse ? Dans quelle mesure les théories freudo-lacaniennes qui soutiennent la pratique psychanalytique des membres du RPH offrent-elles un repérage toujours actuel dans la clinique contemporaine ?
En réponse à l’urgence qui conduit un être assailli d’angoisses à consulter, ou à l’embrasement soudain des angoisses au cours d’une psychothérapie ou d’une psychanalyse, nous explorerons notamment les techniques que déploie le clinicien pour que ces angoisses soient mises au service de l’avancée de la cure plutôt qu’elles n’œuvrent à lui faire obstacle.
1 Freud, S. (1926). « Inhibition, symptôme et angoisse », in Œuvres complètes, Vol. XVII, Paris, PUF, 1992, pp. 203-286.
2 Lacan, J. (1962-1963). Le Séminaire, Livre X, L’angoisse, Paris, Éditions du Seuil, 2004.
Ouverture – Sophie Vitteaut
Poire d’angoisse – Jeanne Simmou
Prendre la parole – Chloé Blachère
Vanités – Fairouz Nemraoui
Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ? – Léa-Lou Rakotoasitera
Plus de peur que de mal – Alexis Pochez
Conception freudienne de l’angoisse – Lucille Mihoubi
“J’ai la phobie des poussins” – Magali Meslem
La perte imaginaire face au manque – Fernando de Amorim
L’angoisse chez le clinicien – Fernando de Amorim
L’angoisse comme adjectif qui trompe – Fernando de Amorim
L’importance de la frustration dans la cure – Fernando de Amorim
Conclusion – Erwann Gouadon