Jean-Baptiste Legouis
Paris, le 19 mars 2014
Samedi 15 mars 2014 a eu lieu le troisième débat organisé par Marie-Hélène Viel à Fresnes. Après avoir abordé la thématique de l’alimentation : « Quand l’alimentation devient passion… anorexie, boulimie, quelle clinique aujourd’hui ? »», puis la formation des psychanalystes : « Devenir Psychanalyste ? », l’organisatrice nous avait proposé de discuter sur l’hypocondrie : « Quelle thérapeutique pour l’hypocondrie ? ».
Le débat était animé par Marine Lalonde, et, pour donner matière aux discussions, Marie-Hélène Viel et Ouarda Naït Mouhoub nous ont proposé, pour commencer, deux présentations théorico-cliniques pleines d’enseignements. Nous avons pu être sensibilisé à la différence essentielle à faire entre la nosophobie et l’hypocondrie et les différentes stratégies cliniques qu’elles impliquent. La première semble davantage renvoyer à la névrose et la seconde nous plonge dans le champ de la psychose.
Les auditeurs présents ont montré un intérêt certain et la discussion a été vive et animée, à l’instar du désir des cliniciennes du RPH présentes à la tribune.
Nous avons pu mesurer la difficulté et la nécessité, sans cesse renouvelées, d’expliciter notre approche clinique. Depuis plus de quinze ans, nous avons constitué, sous l’impulsion de Fernando de Amorim, un corpus théorique riche, dans la tradition freudo-lacanienne. Les psychistes et médecins sont visiblement interpellés par notre discours, mais pas seulement. Je me souviens des expressions de surprise des passants, lorsque nous avions tenu un stand pour présenter le RPH au salon des associations du 9e arrondissement. Les passants s’arrêtaient, incrédules, de voir un stand dédié à la psychanalyse, tenu par des jeunes gens.
N’est-ce pas la meilleure illustration que la psychanalyse n’est pas moribonde ? Au contraire, la vitalité déployée pour l’organisation de ce débat, et pour l’organisation de nos colloques montre que la psychanalyse est jeune, élégante et souriante.
Les nombreuses questions posées pendant le débat ont montré que nous avons tout à gagner à nous ouvrir davantage sur l’extérieur, à ne pas rester entre nous, à entendre les avis et les critiques des professionnels des autres champs avec lesquels nous souhaitons mettre en place une clinique du partenariat. C’est aussi comme cela que nous apprenons à parler à nos collègues, à nos concitoyens, et à faire évoluer les représentations caricaturales qui continuent de circuler à propos de la psychanalyse.
Le prochain colloque du RPH qui se déroulera le 5 avril à la mairie du 9e arrondissement de Paris, portant sur la technique en psychanalyse, sera, sans aucun doute, une nouvelle occasion d’échanger et de partager avec les étudiants, les psychistes et les professionnels de santé. C’était une belle fin de samedi ensoleillée, les visages de mes trois collègues étaient rayonnants et je n’ai pas regretté le déplacement.