Sophie Vitteaut

A Paris, le 05/04/20

Les personnes âgées, du fait de leur fragilité sont, d’une manière générale, plus vulnérables face à l’épidémie de Coronavirus. Le facteur de contagion est également un sujet qui touche fortement les personnes confinées en EHPAD, Maison de retraite, clinique de soins de suite… Cet isolement n’est pas sans conséquences, d’autant plus que la dépression est un trouble de l’humeur souvent observé dans la clinique de la personne âgée et celui-ci peut s’accentuer du fait de l’impossibilité d’être en contact physique avec son entourage.

Au sein des institutions accueillants les personnes vieillissantes, il est fréquent d’entendre parler de syndrome de glissement. J’ai moi-même, en travaillant en Clinique de Soins de Suite, entendu de la part de médecins ce diagnostic spécifique posé sur certains patients : « C’est un syndrome de glissement, cette personne veut mourir, on ne peut rien faire…  ». Cette parole radicale, presque sans appel, m’a poussé à me questionner sur ce processus : alors que l’organisme ne présente aucune maladie, serait prise la décision par le sujet âgé lui-même de se laisser mourir ?

Qu’est ce que le syndrome de glissement ? Nous trouvons peu de littérature scientifique à ce sujet, la pertinence de ce syndrome comme entité étant discutée et mise en question. En voici une définition : « Il se caractérise par un désinvestissement massif de tout ce qui a trait à la vie par le sujet âgé qui est dans une forme de refus (actif et radical) : refus de communiquer, de se lever, de manger, de boire, d’uriner ou de déféquer (ce qui le met rapidement en danger). »¹.

Les familles sont très inquiètes pour leur proche âgés, les maris pour leur femme, les femmes pour leur maris, les enfants pour leur parents…

La crainte de l’accroissement de la dépression et du syndrome de glissement du fait de la crise sanitaire actuelle se fait entendre au sein des EHPAD. Le personnel et les proches, dans un sentiment d’impuissance, alertent : les personnes âgées vont mal et se laissent aller. Comment mettre un frein à ce phénomène de glissement ? Comment faire en sorte que les personnes âgées se s’isolent pas davantage et vivent mieux le confinement?

La psychothérapie au téléphone est un recours simple à mettre en place. Elle permet aux personnes d’associer librement sur ce qui les fait souffrir et ainsi, de pouvoir alléger cette souffrance. Rencontrer un psychothérapeute au téléphone qui sera à l’écoute peut apaiser les situations difficiles et calmer les angoisses.

Le SETU ? est une solution face à l’état d’urgence actuel en EHPAD et Maisons de Retraite. Ce Service d’Ecoute Téléphonique d’Urgence est ouvert 7j/7 et 24h/24 et est assuré par les cliniciens de l’école de psychanalyse du RPH.

1Jean-Marc Talpin, Psychologie clinique du vieillissement normal et pathologique (2017), Malakoff, Dunot, p. 132.