Évolution de la cartographie
Paris le 20 avril 2021
Depuis sa première formalisation par Fernando de Amorim en 2004 la cartographie de la clinique avec le malade organique, corporel et psychique à l’usage des médecins, psychistes et psychanalystes en institution et en ville a connu des modifications régulières.
Celles-ci ont porté sur la forme et le fond. Du côté de la forme, sa lisibilité a été améliorée par l’utilisation de couleurs facilitant le repérage et la distinction d’éléments importants de la cartographie.
Pour le fond, certains éléments ont été ajoutés au fur et à mesure du temps et d’autres affinés. Cela démontre une dynamique générale de travail conceptuel à l’œuvre dont témoigne l’évolution de cet outil.
La version la plus récente date de 2014. Nous proposons, aujourd’hui, une nouvelle modification. Dans la partie haute de la cartographie nous pouvons voir trois flèches courbes qui symbolisent le passage pour l’être d’une position subjective à une autre : de la position de malade à celle de patient, de patient à psychanalysant et de psychanalysant à sujet. La flèche du milieu, qui correspond au passage de la position de patient à celle de psychanalysant, portait jusqu’à maintenant le mot Autre. Il désigne le grand Autre lacanien qui est à distinguer du petit autre. Il apparaît sous cette forme dans la cartographie depuis sa première version.
En janvier 2009, je suis allé au Chili, à Santiago où j’ai présenté la cartographie aux collègues du Fort-Da : Centro Clinico Freudiano (centre clinique freudien) créée par Mirtha Rosas en mai 2001.
Lorsque j’ai expliqué le grand Autre écrit dans la flèche centrale, les participants à la réunion m’ont demandé pour quelle raison le grand Autre en question n’était pas barré. À cette époque, je fus incapable de répondre à cette question. Revenu à Paris, j’eus une discussion avec Fernando de Amorim et notamment sur cette question concernant le grand Autre barré.
Il en est ressorti que le rapport au grand Autre Barré n’était pas le même selon que l’on avait affaire à la névrose, à la psychose ou à la perversion et que, ne sachant pas, au moment du passage sur le divan, la structure psychique en jeu dans la cure, nous ne pouvions pas représenter cela dans la cartographie.
Entre temps, la conceptualisation et la représentation de l’appareil psychique ont grandement évolué au RPH sous l’impulsion de Fernando de Amorim. La distinction entre un grand Autre barré intrapsychique et un grand Autre barré extérieur s’est clarifiée. C’est à ce grand Autre barré extérieur que le patient s’adresse, à un moment donné, ce qui autorise le clinicien à lui indiquer le divan. Cela marque de façon tangible le passage de la position de patient à celle de psychanalysant.
Il apparaît opportun, aujourd’hui, d’apporter une nouvelle modification à la cartographie et de remplacer le mot Autre de cette flèche centrale par le grand Autre barré extérieur dont nous proposons cette écriture : Ⱥutre.