Noura Shili à Rennes le 31 janvier 2020
La perte d’un être cher implique de passer par le processus de deuil. Pour cela, la personne endeuillée traverse généralement différentes étapes :
En premier lieu, un sentiment d’incrédulité domine, une stupéfaction face à la réalité du décès.
Survient ensuite une période d’abattement avec le sentiment de tristesse, qui peut s’accompagner de culpabilité, de honte. Un sentiment de colère envers la personne décédée peut apparaitre. Un sentiment d’injustice de la situation peut également émerger.
Si ces différentes phases sont observées de façon générale en cas de deuil, elles prennent des formes tout à fait singulières et propre à chacun, en fonction notamment de la relation entretenue avec la personne décédée.
Ainsi, leur intensité et leur durée varient. Dans son texte « Deuil et Melancolie » (1917), que l’on trouve dans l’ouvrage Metapsychologies, Freud explique que le travail qu’accomplit le deuil est celui de suspendre l’investissement libidinal dans cet objet aimé qui n’existe plus. En effet, toute relation proche implique un investissement libidinal de la part du sujet en la personne de l’autre. Lorsque cet autre vient à mourir c’est cet investissement sans objet qui fait souffrir.
Le processus du deuil est une épreuve de réalité qui implique une grande dépense d’énergie psychique. Ce processus naturel peut s’avérer compliqué voire pathologique. Lorsque l’affect est absent par exemple (la personne ne manifeste aucune tristesse) ou au contraire lorsqu’il se prolonge indéfiniment, la survenue de troubles dépressifs, de troubles anxieux ou encore d’accès maniaques peut alerter sur le caractère anormal du deuil.
L’ambivalence des sentiments vis-à-vis du défunt, la fréquence de deuils répétés ou encore des troubles psychiatriques préexistants sont autant de facteurs pouvant donner venir compliquer le processus de deuil.