La détresse des jeunes et sa prise en charge psychique à Paris et sa banlieue
Paris,
26 Mai 2022
Chloé Blachère
Fin avril, un article publié dans Le Monde communiquait des chiffres alarmants concernant le suicide chez les personnes mineures. Ces chiffres sont en augmentation depuis 2020 et révèlent une situation critique concernant la santé psychique des jeunes. Ainsi, l’article fait état d’une augmentation des hospitalisations pour risque suicidaire ou altération importante de l’humeur, et ce dès 11 ans.
Au niveau mondial, le suicide représente la seconde cause de mortalité chez les 15-24 ans. Il concerne surtout les personnes de sexe masculin. Si la détresse des personnes de la population féminine du même âge n’est pas moins importante, celles-ci ont plus souvent tendance à avoir recours à des passages à l’acte moins violents et par conséquent, dont l’issue est généralement moins fatale.
Face à cette augmentation de la détresse psychique de cette tranche de la population, les services spécialisés, qu’ils soient d’accueil de jour ou d’hospitalisation, sont débordés et ne parviennent plus à faire face pour prendre en charge toutes les situations pourtant urgentes qui leur sont adressées. Notons au passage que cette difficulté entraîne un sentiment de malaise important chez les soignants qui n’est pas sans conséquence, tant dans la vie personnelle de ces derniers que dans leur fonction professionnelle.
Un tel dispositif ne permet pas d’assurer des prises en charge de qualité. Ce constat est indépendant des compétences des professionnels de santé qui travaillent dans ces institutions. Il s’agit plutôt de la manière dont ces services sont organisés et du cloisonnement qui souvent les caractérisent. L’imperméabilité entre les professionnels installés en ville et les membres du secteur public prive ces derniers d’une réactivité qui pourtant serait profitable aux personnes à prendre en charge.
C’est pour remédier à cette difficulté que le RPH, avec son fondateur et actuel président, Fernando de Amorim, a mis en place la clinique du partenariat. Celle-ci consiste notamment à assurer des relais entre les services hospitaliers et des cliniciens en ville, ces derniers s’engageant à recevoir les personnes en souffrance psychique quelles que soient leurs possibilités financières. Ce point permet que la dimension pécuniaire ne vienne pas faire obstacle à une prise en charge psychique comme c’est souvent le cas.