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La formation du clinicien en psychothérapie et en psychanalyse au sein du RPH à Paris 75

La formation du clinicien en psychothérapie et en psychanalyse au sein du RPH

Fernando de Amorim 
Paris, le 17. VII. 2008

L’évaluation dans la clinique du psychanalyste est une constante. Cependant, quelques-uns font la fine bouche à montrer aux collègues leur clinique. Cette logique du secret ouvre un flanc pour des attaques, blessantes car injustifiées, à la psychanalyse. La psychanalyse ce n’est le psychanalyste, comme la psychanalyse ce n’est pas une méthode ou une technique. La psychanalyse est la possibilité pour l’être de savoir sur ce désir plus fort que lui et qui, comme tel, rend sa vie invivable. Après une psychanalyse le sujet danse avec la vie et avec l’autre, il ne se laisse plus marcher sur les pieds ou sur la tête. 



Au sein du RPH l’évaluation se fait à la sortie du patient de sa psychothérapie, et du psychanalysant de sa psychanalyse (Cf.« Cartographie » in www.rphweb.fr). 

Cependant, avant que ce moment crucial arrive, nous vérifions la conduite de la cure dans des supervisions (hebdomadaires), dans des contrôles (hebdomadaires) et lors notre réunion mensuelle (2e mardi du mois).


A chaque réunion le clinicien présente le même cas pendant toute la durée de cette cure, qu’elle soit une psychothérapie ou une psychanalyse.


Pour ces réunions, le texte de présentation du cas clinique est envoyé aux membres du groupe deux jours avant, comme ça ils pourront le lire tranquillement. Celle ou celui qui présente le cas répondra aux questions et accueillera la critique des collègues sur sa façon de conduire la cure. 

Comme chacun présentera son cas, le même cas clinique, jusqu’à la sortie du patient (de la psychothérapie) ou du psychanalysant (de la psychanalyse), les affects agressifs sont beaucoup plus retenus, puisque chacun sait qu’il sera au centre des critiques. 

Ces présentations cliniques sont enregistrées et publiées dans le Bulletin du RPH. Cette publication dans le bulletin sert à vérifier les points cardinaux et la direction de la cure. Elle vise à attester que, effectivement, l’être qui occupait la position de malade ou de patient, a fait une psychothérapie ou que l’être qui occupait la position de malade ou de patient, est entré en psychanalyse, est devenu psychanalysant et en sortant de sa psychanalyse, occupe la position de sujet. Si l’être est devenu sujet, celui qui était avec lui sur le radeau de la cure (dans la position d’objet a pour le psychanalysant et dans la position de supposé-psychanalyste pour ses pairs), peut se considérer (« bulletins » à l’appui), psychanalyste. Au moins de la cure en question. 

Ainsi, nous pouvons dire que nous sommes très évalués : le patient ou le psychanalysant nous évalue touts les jours, notre superviseur nous évalue, notre psychanalyste attire l’attention quand notre transfert déborde sur le patient ; une fois par mois nous sommes évalués par l’ensemble des cliniciens et, à la fin de la cure, cela veut dire au moins dix ans plus tard, nous allons être évalués (toutes les séances de la réunion clinique réunies dans un seul bulletin, concernant le parcours du psychanalysant et du supposé-psychanalyste, en main), pour savoir si vraiment nous méritons d’être reconnus comme le psychanalyste de cette psychanalyse

Nous pensons qu’un clinicien n’a pas à rougir de sa clinique. Mais pour cela, il nous semble que la meilleure façon de conduire la cure, sans jeter le radeau sur les récifs ou sans tourner en rond, est que le supposé-psychanalyste ne quitte pas la position de psychanalysant. 

Nous invitons nos collègues à généraliser cette méthode de travail. Peut-être qu’ainsi, dans quelques années nous pourrons récolter la preuve que, indépendamment du groupe, de l’orientation, du pays où il pratique, il est psychanalyste. Tout simplement parce qu’il a supporté le transfert dans un premier temps et que dans un deuxième temps, il a occupé la position d’objet a.