Chloé Blachère,
Paris, le 1er novembre 2021
Le gouvernement a récemment annoncé que le remboursement des consultations chez le psychologue entrerait en vigueur dès janvier 2022. Si cette annonce est globalement associée à une avancée sociétale – et elle l’est sous un certain angle puisqu’elle vient reconnaître la nécessité de considérer la souffrance psychique et d’en faciliter la prise en charge -, elle n’est pas forcément accueillie comme telle par la profession. Sur ce point, les arguments peuvent être distincts. Certains avancent le fait que le nombre de consultations remboursées est trop insuffisant pour permettre un traitement efficace, d’autres décrient la nécessité de passer par une prescription médicale pour que les séances puissent être remboursées, d’autres encore dénoncent le principe même de la tarification dont la partie remboursée est trop basse pour assurer les revenus de ces professionnels.
De notre point de vue, les arguments qui nous font tirer la sonnette d’alarme sont cliniques. En effet, la prise en charge sociétale des séances chez le psychologue révèle à la fois le coup trop élevé des séances chez ces professionnels à laquelle, de ce fait, une grande partie de la population ne peut pas prétendre, et d’autre part le risque d’une société de plus en plus passive. Si cette stratégie gouvernementale peut, à première vue, sembler être construite en faveur de chacun, elle a un coût dont les effets, tôt ou tard, se feront sentir à une échelle individuelle et collective. Car ces consultations ont un prix.
Face à cela et pour répondre à l’impossibilité, pour certains, de supporter le coût des séances, la consultation publique de psychanalyse (CPP) a été mise en place en 1991 par Fernando de Amorim. Ce dispositif, qui n’est donc pas nouveau, a permis d’observer que les personnes désireuses de construire un rapport au monde qui ne soit pas déterminé par la souffrance peuvent prendre appui sur cette consultation et ce, en fonction de leurs possibilités financières. Cette invitation à régler en fonction de ses possibilités financières permet à chacun de s’engager dans un travail psychique avec un clinicien, tout en en supportant la responsabilité. Le clinicien, quant à lui, fait cette proposition en repositionnant la clinique au cœur de son travail et en acceptant de chaque personne qu’il accueille la singularité de son histoire, de sa situation, et de son devenir.
Pour rencontrer un clinicien, psychothérapeute ou psychanalyste, membre de la consultation publique de psychanalyse (CPP) à Paris 18è, dans un autre arrondissement ou en région parisienne, vous pouvez contacter le 01 45 26 81 30.
