XIIème Colloque : La prise en charge des hémopathies et du Sida
Alors que les progrès technologiques, souvent doublés d’une prise en charge impersonnelle ont fait croire aux malades, aux médias et aux médecins que la clinique n’avait plus l’importance d’autrefois, on se rend compte aujourd’hui que le patient doit rester le centre des préoccupations du corps médical et paramédical et que la clinique en est le pivot indispensable.
Le titre de colloque contient le terme « grands malades » : il a été expressément choisi dans une volonté de réunir sous un même vocable les pathologies multiples qui sont celles des services de Médecine Interne.
Le colloque ne traita donc pas exclusivement des problèmes liés aux Sida où l’inéluctabilité de l’évolution s’associait à des problèmes psychosociaux complexes.
Fut abordé la prise en charge des patients atteints d’hémopathie, de cancer, d’affections chroniques dégénératives inflammatoires, neurobiologiques dont l’évolution est dramatique à plus ou moins long terme et qui posent de multiples problèmes thérapeuthiques.
La prise en charge de ces patients fait bien sur appel à l’ensemble des connaissances techniques des médecins et du personnel soignant. Elle ne peut aussi se faire sans une compréhension analytique des causes, de l’impact familial, social et culturel de la maladie.
Participants :
Présentation : Loïc Guillevin
Introduction : Fernando da Silva Amorim
Santé mentale et SIDA : Marie-Annick Mercx
La position du psychanalyste face au sujet infecté par le VIH : Danièle Silvestrel
Psychiatres et séropositifs : Philippe Mazet – Nathalie Danon-Cohen – Ouriel Rosenblum
L’expérience hospitalière de la prise en charge du sujet infecté par le VIH : Olivier Lortholary – Gislaine Ellemaure – Annick Guegen – Pascal Cohen
Clinique du réel et clinique oncologique : Ginette Raimbault
Le psychanalyste dans un service d’oncologie pédiatrique : Daniel Oppenheim
Expérience d’une psychose dans un service d’hématologie : Martine Ruszniewski – Philippe Casassus -Carole Jegou – Catherine Voisenet
XIème Colloque (28/11/2003): DES TOXICOMANIES Clinique du partenariat autour de la problématique addictive
Le mot toxicomanie est formé sur l’assemblage de deux mots : Toxique et Manie. Le premier renvoie au caractère nocif de la substance pour l’organisme (poison) ; le second à une nosologie psychiatrique en lien avec le comportement et la pensée.
Le toxicomane nous interroge parallèlement sur trois versants : organique, comportemental et psychique. N’oublions pas la dimension juridique qui intervient dans l’obligation de soins et l’injonction thérapeutique. Par ailleurs, l’épidémie du SIDA ainsi que l’hépatite C ont permis la mise en place d’une stratégie alternative au sevrage, la substitution et la réduction des risques.
Il nous semble néanmoins que ces évolutions renforçaient les dispositifs de prise en charge sur les versants organique et comportemental. Qu’en est-il de la dimension psychique ?
Nous pensons qu’il n’y a pas de clinique sans le transfert. Le transfert est une drogue que le psychanalyste doit manier avec précaution. Si le toxicomane ne tira pas de jouissance de cette rencontre amoureuse avec le psychanalyste, il ne pourra pas s’engager, à partir de l’amour de transfert, à désirer savoir sur l’insupportabilité produite par la perte de l’objet qui comble, comme il peut, avec sa dose. Y a-t-il clinique sous transfert avec des toxicomanes ? Et si oui, des éléments viennent-ils prouver qu’un toxicomane a fini sa cure ? Et quelles en sont les conséquences ?
Participants :
Alain Vaissermann, psychanalyste – Ludovic Levasseur, médecin – Patrick Lambouley, Psychanalyste – Taïeb Ferradji, psychiatre – Nicolas Jude, psychanalyste – Edouard Jean-Baptiste, médecin – Etienne Matter, Association ASUD – Serge Longere, Directeur de AIDES 93.
Xème Colloque (29/11/2002): Psychanalystes à l’hôpital ?
Stratégie de prise en charge psychanalytique du malade organique au sein de l’institution hospitalière
Le Réseau pour la Psychanalyse à l’Hôpital (RPH) a appelé moment 1 cette rencontre du psychanalyste au chevet du malade hospitalisé, moment 2 l’installation du transfert et le maintien des rencontres entre le malade et le psychanalyste à l’hôpital, et moment 3, la continuation de ces rencontres hors de l’hôpital.
Pour fêter ce dixième colloque, l’AFORMAG et le RPH ont invité des psychanalystes ayant une expérience hospitalière pour témoigner de la suite de ce moment 3. Dans son séminaire « L’Angoisse », Lacan disait que quand on entre en analyse on tombe moins malade. Si cette hypothèse s’avère juste, nous aurons le droit de penser que la relation du psychanalyste avec l’hôpital, la médecine, la chirurgie et la psychiatrie entre dans une autre époque, celle que nous avons appelé la clinique du partenariat.
La présence du psychanalyste à l’hôpital sera-t-elle, dorénavant, indispensable ?
Nous avons demandé aux psychanalystes invités de nous dire comment ils analysent le malade organique rencontré à l’hôpital ou en consultation extérieure.
Participants :
Ouverture : Michel Bilis – Directeur de l’hôpital Avicenne
Viviane Marini-Gaumont, psychanalyste
Claude Smadja, psychanalyste
Philippe Casassus, hématologue
Gérard Hadad, psychanalyste
Françoise Bessis-Averoin, psychanalyste
François Leguil
Marcel Czermak, psychanalyste
Rami Sélinger, chirurgien
Fernando de Amorim, psychanalyste
IXème Colloque (23/11/2001) : Chirurgie plastique et psychanalyse
Autour du corps ; Chirurgie plastique et psychanalyse
L’esthétique de l’individu est-elle une question « existentielle » ou un « phénomène de société » ?
Depuis quelques décennies, nous avons la possibilité d’améliorer, de contribuer à une meilleures acceptation, voire une valorisation de l’image du corps, grâce à la chirurgie plastique notamment esthétique et à la psychanalyse. La première travaille à partir de la réalité de l’organisme, la seconde les intrications de cette réalité avec la vie psychique du sujet.
Quelle est la place de chacune de ces pratiques dans le traitement des complexes ? Quelles implications peuvent-elles avoir dans la vie relationnelle, érotique et sociale de l’individu ?
La pratique nous en révèle de multiples aspects allant de la simple consommation en apparence au véritable acte thérapeutique.
Les récents progrès techniques de la médecine permettent des transformations radicales de l’organisme. Cela nous confronte (chirurgiens, médecins et psychanalystes) à des valeurs qui pourraient bien nous dépasser, situées au cœur de la question millénaire des rapports entre le corps et l’esprit.
Soucieux de la mise en place d’un travail complémentaire en tant que partenaire, nous nous proposons, au cours de ce colloque, une réflexion commune afin de confronter notre expérience clinique et ainsi enrichir notre connaissance de l’image du corps et nos façons respectives d’opérer avec ce concept dans la clinique.
Participants :
Fernando de Amorim, psychanalyste – Marcel Czermak, psychiatre-psychanalyste – Jean-Philippe Blanche, chirurgien – Ramin Selinger, chirurgien – Paulo Siqueira, psychanalyste – Claude Le Quang, chirurgien – Vladimir Mitz, chirurgien – Jean-Michel Louka, psychanalyste – Philippe Casassus, hématologue – Raymond Vilain (enregistrement Audio) – Félicie Nayrou, psychanalyste – Maurice Mimoun, chirurgien.
VIIIème Colloque (24/11/200): Qu’en est-il de la vérité dans la relation médecin-malade ?
« … La connaissance de la vérité peut nous dédommager de beaucoup de choses dont nous avons été privés et aussi d’une grande partie de nos souffrances ». Freud à Ferenczi. 1918
Le thème de la vérité chez Freud aborde des questions très vastes. C’est pour cette raison que notre VIIIème colloque concernera la vérité dans la relation du médecin avec le malade. Le médecin ici ne se limite pas à celui qui a un diplôme de médecine car je pense, avec Freud, que le psychanalyste est le médecin du corps par excellence, c’est-à-dire de l’organisme traversé par le langage. Ce qui ne signifie pas que la psychanalyse est une médecine. Ni Freud ni Lacan ne lui ont souhaité un si funeste destin !
La vérité en psychanalyse vient d’un lieu bien précis : Lacan n’arrêtera pas de l’indiquer au long de son enseignement, comme il n’a jamais cessé de situer l’embarras de la médecine confrontée à la vérité dans sa pratique quotidienne.
La relation médecin-malade n’a pas d’issue. Et cela parce que le médecin ne sait que faire lorsque le transfert prend le dessus de la relation médicale, exclusivement organique.
C’est un ami, médecin de l’organique et homme de lettres, espèce en voie de raréfaction, qui a proposé le titre qui nous réunira le 24 novembre 2000 à la Faculté de Médecine Léonard de Vinci de Bobigny.
L’hôpital, monopole légitime de la médecine jusqu’à aujourd’hui, devant les obstacles grandissant de sa pratique, voit arriver des psychanalystes désireux d’offrir une issue possible aux difficultés de la clinique médicale.
La médecine du XXIe siècle ne pourra pas, espérons-le, se passer de la psychanalyse. Mais cela nécessite que le psychanalyste puisse » se supporter, de façon à être digne du transfert, à se supporter de ce savoir qui peut, d’être à la place de la vérité… « . Loin d’être une pratique qui amène vers le mur, une psychanalyse, quand elle est bien conduite, car une » psychanalyse hors cure » ça n’existe pas, donne au malade, au patient, la possibilité, s’il le désire, de devenir analysant. Et à ce moment là, comme les enfants, nous pouvons dire : Il a de la chance !
Participants :
Dominique Bladier, Doyen de l’UFR Léonard de Vinci, Jean-Luc Breau, cancerologue – Bernard Cremniter, psychanalyste – Patricia Johansson-Rosen, psychanalyste – David Maladry, chirurgien plasticien – Karim Aboub, psychanalyste – Claude Halmos (sous réserve), psychanalyste – Stéphane Romano, chirurgien – Geneviève Morel, psychanalyste – Loïc Guillevin, médecin interniste – Gérard Danou, rhumathologue, spécialiste du traitement de la douleur.
VIIème Colloque (19/11/1999): La guérison
« L’activité psychanalytique est difficile et exigeante, elle ne se laisse pas manier aussi aisément que des lunettes qu’on chausse pour lire et qu’on enlève pour aller se promener. En règle générale, la psychanalyse possède le médecin ou pas du tout. Les psychothérapeutes qui se servent aussi à l’occasion de la psychanalyse ne se trouvent pas – à ma connaissance – sur un terrain analytique solide ; ils n’ont pas accepté toute l’analyse ; mais ils l’ont diluée, peut-être « désintoxiquée » ; on ne peut pas les compter parmi les analystes. Je trouve que c’est regrettable». Sigmund FREUD ; XXXIVe Conférence, 1933.
La psychanalyse en extension, est une psychanalyse ouverte au monde. Au monde hospitalier, dirais-je, pour prendre le fil qui nous intéresse. La timidité des psychanalystes quant au rapport entre la psychanalyse et la médecine saute aux yeux. Si tous sont d’accord pour dire qu’il y a du travail pour le psychanalyste à l’hôpital puisqu’il y a de l’être parlant, rares sont celles et ceux qui s’engagent à situer, avec netteté, la présence et l’action du psychanalyste à l’hôpital. Les dérapages, les bricolages occupent la place de la rigueur ; rigueur qui rendrait à la psychanalyse le statut et la dignité qui sont les siens. Mais pour cela il faut du psychanalyste et son désir.
Pour notre VIIè Colloque, le travail tournera autour de la question de la guérison. Et pour cela, nous avons convié des médecins et des psychanalystes à parler de leurs expériences à ce propos. Notre visée est de continuer à mettre en place la clinique du partenariat. C’est avec plaisir que je vous attends le 19 novembre 1999 à Bobigny.
Participants :
Ouverture : Professeur Laugier, représentant du DG de l’AP-HP
Roger Wartel
Paul Seknadje
Roger Gil
Dolorès Albarracin-Manzi
Frantz Kaltenbeck
Houchang Guilyardi
Françoise Weil-Walpen
Conclusion : Fernando da Silva Amorim
VIème Colloque (16/10/1998) : La douleur
La maman de Maurice hurle : « Je suis morte ! ». Le fils entre en trombe dans la chambre de sa mère et s’immobilise :
– « Qu’est-ce que tu racontes ? »
– « Je suis morte. »
– « Mais non, tu n’es pas morte. »
– « Je te dis que je suis morte. La preuve : je n’ai mal nulle part. »
La douleur, longtemps cantonnée dans sa dimension organique, est aujourd’hui reconnue aussi comme souffrance.
Sans méconnaître la part purement biologique, la psychanalyse de Freud, inspirée par les aliénistes français, avait introduit la dimension de la parole (pleine) que délivre. Sans aucunement nier la nécessité d’appuyer une politique de prise en charge de la douleur, le psychanalyste dans le front de la clinique, à l’hôpital, tend à permettre au malade l’accès à ce verbe qui peut alchimiser la douleur d’organe en douleur morale, en humiliation, en chagrin, en mot d’esprit, voire en relation psychanalytique.
Participants :
Ouverture : Philippe Casassus
La prise en charge de la douleur : Lucien Neuwirth
La sensibilisation à la douleur dans l’enseignement : Patrice Queneau
De la douleur à la souffrance : Serge Cottet
La sensibilité à la douleur et l’enjeu de la traversée analytique : Guy Dana
Traitement de la douleur et rééducation du membre supérieur : Patrice Morla
Douleur et thérapies psycho-corporelles : Jean Segalen
Un témoignage sur la douleur : Bernard Fèvre
La douleur et l’absence de douleur dans le développement de la cure : Gennie Lemoine
Les auto-érotismes : plaisir et douleur secrets : Gisèle Harrus-Revidi
Une petite histoire de la sensibilité : la douleur des autres : Gérard Danou
Les infirmières et la douleur : Claudie Gaoua, Hayette Le Bruchec
La douleur chez l’enfant : Jacqueline Alquier
Le chirurgien et la douleur : Philippe Saffar
Vème Colloque (21/11/1997) : Le bénéfice de la maladie
Freud met en évidence, dès le début de son œuvre, l’idée d’une certaine satisfaction expérimentée par le sujet à occuper la position de malade. Lacan nommera cette satisfaction spéciale de jouissance. Même si, à l’origine, le concept visait les névrosés, nous pouvons trouver ce phénomène chez des sujets atteints de maladies organiques. Est-ce superposable ? Quel est son rapport avec le Surmoi, cette instance « obscène et féroce » ?
Ce phénomène peut-il perturber la relation entre le malade, son médecin et le traitement ?
Amener les psychanalystes et les médecins à réfléchir sur le bénéfice (primaire et secondaire) de la maladie organique est notre façon d’actualiser un concept que frappe quotidiennement à la porte de chaque clinicien.
Participants :
L’épilepsie et l’hystérie : Hélène Virlogeux
Point de vue de la Psychophysio-Analyse sur le bénéfice de la maladie : Jacques Fradin
Commentaires de Fernando da Silva Amorim
Le bénéfice chez le perdant la vue ? : Maudy Piot
La notion de bénéfice en neurologie : Catherine Belin
Les bienfaits du symptôme : Philippe la Sagna
Expertise du bénéfice du côté des soignants : Jacques Courtois
Remarques sur la résistance à la guérison : Danièle Brun
Les bénéfices de la maladie somatique : Paul-Laurent Assoun
Le bénéfice de la maladie en rhumatologie : Marie-Christophe Boissier
Bénéfices primaires et bénéfices secondaires : Jean Begoin
IVème Colloque (22/11/1996) : La mutilation du corps dans la clinique et ailleurs
La mutilation de l’organisme est depuis le XIXe siècle, affaire des aliénistes, des chirurgiens, des médecins légistes. Avec Freud, la mutilation est revenue à l’ordre de jour comme moment crucial de la constitution de la vie de l’être humain.
Depuis, les psychanalystes se sont mis à réfléchir à la question de la mutilation sous l’angle des trois structures freudiennes (névrose, psychose, perversion).
L’objectif de ce colloque était d’actualiser la question de la mutilation avec les registres du réel, du symbolique, et de l’imaginaire, registres indiqués par Lacan et d’envisager, si c’est possible, la direction de la cure.
Participants :
Ouverture : Michel Cupa
Introduction – L’inconscient (du médecin) interprète : Fernando de Amorim
Quelques notes sur les aspects cliniques et Structuraux des l’auto-mutilation : Serge Lebovici
La mutilation dans la psychanalyse : Jacques-Alain Miller
Mutilation et phénomènes psychosomatiques : Jean Guir
La mutilation dans la clinique de la douleur : Marie-Thérèse Gatt
Une demande de castration… : Chantal Goyau
Le syndrome de Münchhausen : Thierry Genereau
Témoignage : Gilbert Bonnete
La mutilation comme oeuvre en soi : Alain Laraby
La mutilation dans la psychose : Gérard Pommier
La mutilation dans l’autisme : Gregorio Ruben-Devito
IIIème Colloque (15/12/1995) : Pathos-logie
« Ma logique n’est pas ta logique et pourtant elle est alogique. » Jacques Prévert.
L’AFORMAG regroupe des médecins, cancérologues, hématologues, infectiologues, psychologues, des psychiatres, des psychanalystes et des membres d’équipes soignantes qui échangent leurs expériences et leurs réflexions à propos de la prise en charge des malades graves (atteints de cancers, d’hémopathies, d’infection par le VIH ou d’autres pathologies).
Les discussions visèrent l’exercice clinique du psychanalyste à l’hôpital, lieu traditionnellement associé aux soins des organes, et la prise en charge offerte par les médecins aux malades. La Clinique demande la restitution du désir et du sujet comme élément important sinon fondamental pour ceux qui envisagent la guérison, la cure.
Cherchons ensemble cette logique qui n’est pas la « mienne » ou la « tienne » mais la logique du désir, car une clinique engagée éthiquement doit justifier ce nom.
Ensemble sans perdre la spécificité de chaque discipline. La clinique du siècle qui s’approche sera une affaire d’équipe… C’est notre pari !
Participants :
Les cliniciens face aux malades organiques : Fernando da Silva Amorim
Le symptôme, l’énigme et le corps : Claude Léger
De la maladie organique au symptôme analytique : Sonia Chiriaco
« Il pouvait me le dire à moi ! » : Phiouphanh Ngaosyvathn
La formation du jeune clinicien à la découverte du symptôme : Michel Amouretti
Le corps dans les structures cliniques : Pierre Skriabine
Le psychanalyste et l’éthique clinique : Abram Coen
Phénomènes psychosomatiques, holophrases : Alain Merlet
IIème Colloque (18/11/1994) : La clinique est le style
Les cliniciens face aux grands malades : LA CLINIQUE EST LE STYLE…
« Quand on fait quelque chose on a contre soi tous ceux qui font la même chose tous ceux qui font le contraire et la masse de ceux qui ne font rien. » Dicton arabe.
« La clinique est le style » : C’est à partir de cette formule de recherche que l’AFORMAG organisa son deuxième colloque.
La façon de faire du clinicien naît de l’angoisse et de l’ignorance, de l’humilité et du labeur, de la logique et de la disponibilité à recevoir les effets de surprise que provoque la présence de l’inattendu, du « pas facile », du « pas commode », de l’inconscient dans la clinique au quotidien.
Le « style » est partout dans l’énormité, quelquefois inhumaine, d’un hôpital général. Cependant il y a des gens qui résistent au proverbe arabe et font apparaître dans la journée hospitalière cette façon de faire qui empêche la clinique de névroser, de nécroser.
Un matin habituel d’un service de Médecine Interne, nous voyons passer dans le couloir une Kinésithérapeute avec sa malade. Notre collègue supporte la dame sous le regard académique de son élève. Notre attention fut attirée par le bruit que faisait la chaise que notre collègue tirait avec son pied droit tout en accompagnant sa patiente. Nous l’avons invitée à présenter sa façon de faire, et, par curiosité, nous avons voulu savoir pourquoi elle utilisait cette chaise. Elle nous a répondu qu’elle avait décidé de l’utiliser pour éviter des situations dramatiques (tomber avec sa malade, p. ex.) et qu’elle avait appris « cela » « comme ça ».
Elle refusa notre invitation en disant que la kinésithérapie est trop technique pour notre colloque, que l’histoire de la chaise n’était rien…
C’est dans l’espérance que ceux qui n’ont pas encore trouvé leur style, puissent continuer à le chercher et ceux qui l’ont déjà trouvé puissent le maintenir que l’AFORMAG organisa ce colloque…
Participants :
Introduction : Fernando da Silva Amorim
La méthode psychanalytique en cancérologie : Andrée Lehmann
Les malades infectés par le VIH : Alain Sobel
Diététique et Sida : Frédérique Villemin
Acte manqué – Sida réussi : Patrick Delaroche
Le syndrome de « manque » dans la prise en charge des patients toxicomanes : Michel Mascyczyk
La position de l’infirmière face aux malades porteurs du VIH : Françoise Baranne
Approche clinique de la mort en médecine interne et endocrinologie : Alain Krivitzky
Ier Colloque (01/11/1996) : La prise en charge des hémopathies et du Sida
LES CLINICIENS FACE AUX GRANDS MALADES : La prise en charge des hémopathies et du Sida
Alors que les progrès technologiques, souvent doublés d’une prise en charge impersonnelle ont fait croire aux malades, aux médias et aux médecins que la clinique n’avait plus l’importance d’autrefois, on se rend compte aujourd’hui que le patient doit rester le centre des préoccupations du corps médical et paramédical et que la clinique en est le pivot indispensable.
Le titre de colloque contient le terme « grands malades » : il a été expressément choisi dans une volonté de réunir sous un même vocable les pathologies multiples qui sont celles des services de Médecine Interne.
Le colloque ne traita donc pas exclusivement des problèmes liés aux Sida où l’inéluctabilité de l’évolution s’associait à des problèmes psychosociaux complexes.
Fut abordé la prise en charge des patients atteints d’hémopathie, de cancer, d’affections chroniques dégénératives inflammatoires, neurobiologiques dont l’évolution est dramatique à plus ou moins long terme et qui posent de multiples problèmes thérapeuthiques.
La prise en charge de ces patients fait bien sur appel à l’ensemble des connaissances techniques des médecins et du personnel soignant. Elle ne peut aussi se faire sans une compréhension analytique des causes, de l’impact familial, social et culturel de la maladie.
Participants :
Présentation : Loïc Guillevin
Introduction : Fernando de Amorim
Santé mentale et SIDA : Marie-Annick Mercx
La position du psychanalyste face au sujet infecté par le VIH : Danièle Silvestrel
Psychiatres et séropositifs : Philippe Mazet – Nathalie Danon-Cohen – Ouriel Rosenblum
L’expérience hospitalière de la prise en charge du sujet infecté par le VIH : Olivier Lortholary – Gislaine Ellemaure – Annick Guegen – Pascal Cohen
Clinique du réel et clinique oncologique : Ginette Raimbault
Le psychanalyste dans un service d’oncologie pédiatrique : Daniel Oppenheim
Expérience d’une psychose dans un service d’hématologie : Martine Ruszniewski – Philippe Casassus -Carole Jegou – Catherine Voisenet