Si dans Totem et Tabou [1] le père est tué, mangé par sa progéniture, c’est pour qu’il instaure la loi au sein de la société par-delà la mort. Dans la continuité des travaux de Sigmund Freud, pour Jacques Lacan « le vrai père, le père symbolique, est le père mort. » |2] Et qu’en est-il des pères bien vivants ?

Le discours des patients et psychanalysants engagés à devenir père nous enseigne combien leur tâche éducative et sociale est d’envergure. En effet, il s’agit d’une traversée dans laquelle s’entrelacent les registres lacaniens de l’Imaginaire, du Symbolique et du Réel jusqu’à occuper cette position à la force de son désir.

Depuis cette détresse que le devenir père peut susciter, comment la psychanalyse permet-elle à l’être de sexe masculin d’accueillir cette expérience de manière apaisée ? Qu’est-ce que la clinique psychanalytique nous enseigne sur les différentes étapes du devenir père ?

Ce XLIV^e colloque du RPH, deuxième volet de notre diptyque dédié à la parentalité, sera l’occasion d’étudier, d’élaborer, enfin de théoriser le devenir père à travers les différentes interventions des membres cliniciens de l’École.

[1] Freud, S. (1913). Totem et tabou, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 2004.

[2] Lacan, J. (1955-56). Le Séminaire, Livre III, Les psychoses, Paris, Éditions du Seuil, 1981, p. 469.