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Qu’est-ce que le surmoi en psychanalyse?

Les effets de la résistance du surmoi : le désir de domination de l’autre A côté !

Fernando de Amorim 
Paris, le 28. IV. 2011

Les psychanalystes sont encore à côté de la psychanalyse !

La psychanalyse a plus de lecteurs aujourd’hui qu’au début du XXe siècle. En revanche, il est vrai que les techniques rapides se sont engouffrées dans la rapidité du monde pour répondre aux exigences de la demande.

Ainsi, je tiens à affirmer que la psychanalyse aujourd’hui progresse, dans le monde des idées, soutenue par des femmes et hommes de lettres, et dans l’opinion publique. Il n’y a qu’à observer la quantité de citations de la psychanalyse dans la bouche des journalistes, des musiciens populaires, des lycéens cultivés.

Tournons maintenant nos regards sur celles et ceux qui font l’éloge des TCC – les techniques cognitivo-comportementales – et les arguments qui sont les leurs : pour ses thuriféraires, l’avantage des techniques comportementales, au soi-disant détriment de la science psychanalytique, est que c’est une technique plus rapide…

La canaille humaine a toujours existé, et existera toujours. La psychanalyse, quant à elle, existera aussi. La question est de savoir de quel côté nous voulons nous positionner : sera-ce celui de la canaille ou du désir décidé ? Et cette question est une question qui concerne n’importe quel être parlant.

Tous les comportementalistes que j’interroge sur les qualités de leurs techniques mettent toujours la dimension de la rapidité et de l’efficacité en avant.

Laissez-les parler librement et, à un moment ou à un autre, l’auditeur entendra la mise en évidence de leur volonté de maîtrise de l’autre. C’est en ce sens que nous avons à faire à une technique de dressage de l’homme. Les tenants de la TCC ont commencé leur histoire avec des animaux, dans une démarche scientifique d’expérimentation et d’évaluation du comportement. Dans la tradition idéologique médicale et psychiatrique, ils ont transposé leurs résultats aux hommes. En médecine, il est évident que, une fois la recherche sur l’animal élaborée, on puisse la tester chez l’homme. Cela est justifié par la prudence, qui va de la cytologie – de la cellule animale vers la cellule humaine –, à l’histologie – du tissu animal au tissu humain.

Les assoiffés de pouvoir, de domination, de maîtrise de l’autre, ont extrapolé cette règle rigoureuse pour satisfaire leur désir féroce et obscène. Cette jouissance ne concerne pas le surmoi, mais la résistance du surmoi, comme nous l’indique Freud en 1925 dans son texte « Inhibition, symptôme et angoisse ».

Le surmoi nous civilise, la résistance du surmoi, c’est-à-dire le surmoi devenu fou, nous barbarise.