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Qu’est-ce qu’un psychanalyste selon la cartographie du RPH – École de psychanalyse, Paris 9e ?

L’incapacité des psychanalystes

Fernando de Amorim 
Paris, le 3. V. 2011

Il me semble fondamental pour entamer une discussion avec le législateur que les psychanalystes puissent lui parler clairement de ce qu’est la psychanalyse. Un législateur ne peut pas accepter que quelqu’un puisse se dire psychanalyste par prétention ou par croyance !

Au sein du RPH, a été mis en place un dispositif où, le moment venu, comme un fruit mûr, nous recueillons le fait qu’il y a eu psychanalyse entre un psychanalysant et celui qui avait occupé la position, jusqu’alors, de supposé-psychanalyste.

C’est donc de par l’incapacité des psychanalystes à dire ce qu’est la psychanalyse, que le législateur s’est appuyé sur ce qui existe déjà, à savoir, les diplômes de psychiatre, de psychologue clinicien, la formation de psychothérapeute. Comment rectifier le tir et sortir la psychanalyse de cette position de cible ? En adhérant aux Écoles de psychanalyse existantes. Il n’y a pas de psychanalyste sans psychanalyse, comme il n’y a pas de psychanalyse sans École.

Une Ecole de psychanalyse, d’orientation freudienne, lacanienne ou freudo-lacanienne, vise à protéger la psychanalyse en enrichissant sa relation au monde, vise à la protéger du moi de celles et ceux qui s’en réclament sans pour autant avoir donné les preuves nécessaires à la pratique d’un tel exercice.

Ma proposition est que, dans le tempo imprimé par l’Etat, nous adhérions aux Ecoles de psychanalyse existantes ou que nous en créions. Les critères à respecter sont ceux-là même qui constituent la tradition psychanalytique : psychanalyse personnelle avec sortie, mais je m’empresse d’ajouter, sans fin pour le psychanalyste ; étude des œuvres complètes de Freud et de Lacan, puis étude des autres psychanalystes ; supervision avec un superviseur de la même école que son psychanalyste; et enfin, témoignage publié de la preuve que le supposé-psychanalyste (colonne 3), est devenu psychanalyste, au moins de cette cure (colonne 4). Ce qui lui confèrera l’autorité, et non la prétention, de se dire psychanalyste à l’École et dans la Cité.

Ce n’est qu’une fois autorisé par le psychanalysant et ces quelques autres que sont les membres de son Ecole et des autres Ecoles psychanalytiques, invités à l’interroger, qu’il pourra se présenter dans la Cité en tant que psychanalyste.

Le titre de psychanalyste, qui donc n’en est pas un mais bien plutôt une position transférentielle, doit être réglementé et contrôlé par l’Ecole de psychanalyse à laquelle appartient le clinicien. Une position de psychothérapeute ou de psychanalyste se mérite ; celui qui nous en fait l’honneur c’est le patient qui nous installe dans la position de psychothérapeute ; c’est le psychanalysant qui nous installe dans la position de supposé-psychanalyste, enfin, c’est le sujet qui lui nous installe dans la position de psychanalyste (Cf. Cartographie du RPH).