Noura Shili, 28 février à Rennes

La chirurgie bariatrique est une chirurgie qui s’adresse spécifiquement aux personnes présentant une obésité sévère à morbide, c’est-à-dire ayant un indice de masse corporelle supérieur à 35. Elle a pour objectif de permettre une perte de poids importante et rapide.

Cette chirurgie regroupe trois types d’opérations :
– le by-pass : c’est la technique la plus courante, elle consiste en la réduction de la taille de l’estomac et le court-circuitage d’une partie de l’intestin
– l’anneau gastrique : cette opération réversible consiste en la pose d’une prothèse qui diminue le diamètre de l’estomac
– la sleeve : il s’agit d’une opération irréversible d’une grande partie de l’estomac, de sorte que celui-ci ne forme plus qu’un tube

Le nombre d’opérations de ce type est en constante augmentation, la France étant actuellement en tête de liste au niveau européen du nombre d’opérations réalisées avec en moyenne 50 000 opérations effectuées chaque année entre 2005 et 2015[1].
Cette opération lourde n’est pas sans conséquences, d’un point de vue corporel et psychique. En effet, plusieurs études[2] constatent une augmentation significative du risque suicidaire à la suite de ce type d’interventions, jusqu’à 50% selon une étude publiée en 2015[3].

Le psychothérapeute prend part à la procédure qui précède l’intervention, puisqu’il est nécessaire d’obtenir l’accord d’un psychologue ou d’un psychiatre dans la constitution du dossier préopératoire.

Les questionnements sont nombreux. En effet, si l’individu est amené à désirer subir une opération lourde pour changer drastiquement son apparence, c’est généralement que ce poids, ou du moins les conséquences qu’il entraîne, le font souffrir.
Or cette souffrance peut trouver un lieu d’expression dans le cadre de la consultation du psychothérapeute. Quel lien la personne entretient-elle avec son corps, qui l’a amené à ce surpoids important ? Quelle symbolique revêt cette enveloppe corporelle ? S’agit-il d’une obésité infantile ou dite « tardive », consécutive à un évènement de vie ? Quelles sont les résistances qui empêchent l’être de perdre du poids de façon durable, autrement qu’en passant par une mutilation de son corps ?

Si la chirurgie bariatrique montre toujours des effets dans les premiers temps qui suivent l’opération, il n’est pas rare que les personnes opérées reprennent du poids par la suite, ou souffrent toujours du regard qu’elles portent sur leur apparence, même délestées de nombreux kilos.
Ceci atteste du caractère psychique de l’obésité, qui, lorsqu’elle fait souffrir, est un symptôme.
 

Aussi si vous souhaitez rencontrer un psychothérapeute à Paris ou sa région , vous pouvez contacter l’un des membres cliniciens du RPH dont vous trouverez le répertoire ici.

[1] http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2018/5/pdf/2018_5_3.pdf

[2]  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23297762

[3] https://jamanetwork.com/journals/jamasurgery/article-abstract/2448910