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Réunion clinique du 8 janvier 2013 : suites

Réunion clinique du 8 janvier 2013 : suites

Édith de Amorim
Paris, le 13. I. 2013

Le texte de Marie-Hélène – sur dix séances proposées à notre étude – présente deux séances scandées (27.11.12 – 06.12.12),  six suspendues et deux où rien n’est précisé dont une, selon ce qui s’est dit lors de cette réunion, apparaît scandée (30.11.12).

La scansion est l’intervention manifeste, sensible, voire bruyante, de l’inconscient dans le discours du psychanalysant ; cette intervention est féconde pour tout le monde, psychanalysant et psychanalyste.

La scansion est une sorte de « Ite missa est » proféré par un être qui se trouve lui-même surpris de sa capacité à clore la séance. La scansion produit un ébranlement du sujet-supposé-savoir pour le psychanalysant qui fait face à son propre savoir, savoir qu’il prêtait jusque-là à son psychanalyste. En toute fin de réunion, il a été soulevé que, dans le cas clinique de Marie-Hélène, les fins de séance proposées en tant que scansion laissaient planer l’incertitude de la psychanalysante venant contredire le « Quelque chose tire ! » (Herrigel, E., Le zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc, Dervy, Paris, 1998, p. 89) – propre à la scansion.

Au-delà de ce qui s’est dit lors de cette réunion, il m’apparaît que la scansion est un changement au sens platonicien, c’est-à-dire une « chose atopique, insituable, qu’est l’instantané (l’exaiphnès), qui, par sa nature, « n’est dans aucun temps ». […] L’instant n’intervient que pour rendre possible le changement, qui n’est pas une espèce d’altération continue mais le saut d’un état à un autre état. (…) Le changement est cet évènement pur qui interrompt le cours et la succession du temps qui s’avance (…) » (Dixsaut, M., Platon, Vrin, Paris, 2003, p. 140).

La scansion est possible uniquement de cette position de psychanalysant, car hors temps, ce qui permet de saisir le changement.