RPH Éditions vient de publier récemment le livre du Docteur Faugeras,
Névrose obsessionnelle : les obsessions voilées qui corrompent la recherche et détruisent la société
Ce livre correspond à la thèse de doctorat de psychanalyse et de psychopathologie que Julien Faugeras a soutenu à l’université de Paris en novembre 2022. Initialement intitulée « la systématisation des erreurs de raisonnement dans la névrose obsessionnelle et leurs
conséquences épistémologiques et sociales » cette recherche met en évidence principalement comment les obsessions – en se voilant et en se confondant avec des raisonnements logiques, rationnels et scientifiques – instituent des fonctionnements délétères dans le champ de la recherche et dans l’ensemble de la société.
En s’appuyant sur de nombreuses vignettes cliniques contemporaines, le docteur Faugeras reprend dans ce livre les différents mécanismes de défense qui caractérisent la névrose obsessionnelle. Ce faisant, il remarque que cette organisation défensive induit une problématique épistémologique qui repose sur cette tendance, voilée, par laquelle le Moi du névrosé annule rétroactivement la conception de ses propres symptômes. Car au-delà de la difficulté clinique qu’engendre cette capacité défensive du Moi à camoufler ses fonctionnements pathologiques, cette dernière induit une difficulté diagnostique conséquente qui conduit à faire disparaître la névrose obsessionnelle, malgré sa prépondérance clinique, du champ de la psychopathologie.
Ainsi, en reprenant les concepts freudien de l’isolation psychique et de l’annulation rétroactive, l’auteur dégage progressivement les incidences – cliniques, épistémologique et sociales – qui résultent de cette tendance voilée du Moi à conditionner les signifiants et à faire disparaître « en soufflant dessus » les représentations qui le dérangent. Cet ouvrage met ainsi en évidence que l’abord clinique de la névrose obsessionnel est indissociable de la prise en compte de ses représentations épistémologiques et sociales : plus le fonctionnement obsessionnel tend à se camoufler et s’invisibiliser, plus il se représente socialement.
Par cette articulation entre le champ clinique, épistémologique et social, l’auteur met en exergue la problématique qu’induit la névrose obsessionnelle dans le champ de la recherche et dans la société : en tordant les signifiants et en confondant ses symptômes avec des fonctionnements normaux, rationnels ou vertueux, le Moi du névrosé obsessionnel réussit non seulement ce tour de force de camoufler sa propre psychopathologie mais par ce biais, il tend à systématiser des erreurs de raisonnement et à instituer des fonctionnements obsessionnels, pathologiques et délétères, au nom de la norme, de la vertu ou même de la science.
