Retrouver ici les actes du XXVIIè colloque du RPH-Ecole de Psychanalyse, de l’hiver 2014, intitulé Une clinique psychanalytique contemporaine, sur les effets de la psychanalyse avec les textes des interventions des psychothérapeutes et psychanalystes, membres cliniciens du RPH ainsi que des articles inédits.
Extrait de la revue : l’Editorial d’Édith de Amorim
» Les effets de la clinique psychanalytique : il y en a et de toutes sortes, de tellement de sortes que les énumérer, ces effets, reviendrait à en faire un inventaire à la Prévert !
Mais dans ce nombre il en est un, d’effet, qui revient et fait l’effet d’être celui princeps : il s’agit de l’apaisement des conflits psychiques. La haine, l’agressivité, la relation imaginaire, l’altruisme, la souffrance, l’orgueil … comme autant de bêtes sauvages, s’apprivoisent au contact d’une parole jusqu’alors inouïe qui bouscule et bascule le déni.
Nous sommes, alors, à l’hiver 2014, les attentats sanglants et spectaculaires contre Charlie Hebdo, la Police et les Juifs n’ont pas eu lieu, même si le terrain est miné déjà depuis longtemps, même s’il l’est déjà toujours.
Récemment, Jean-Baptiste Legouis, clinicien et Secrétaire Général du RPH, a engagé notre école dans ce combat singulier contre le DSM-5 aux côtés des membres de l’ECF, de l’ALI, d’Espace Analytique, de la Société de psychanalyse freudienne, du cercle freudien.
Ce même Jean-Baptiste Legouis a dit un poème de Jacques Prévert qui me toucha profondément. Ce fut un soudainement beau moment qui restera dans ma mémoire comme un effet que seuls poésie et humain peuvent produire. Vous n’aurez pas le ton, ni le rythme, ni l’expression, ni la respiration qui furent ceux de Jean-Baptiste lorsqu’il nous la fit entendre, mais au moins aurez-vous les paroles :
PRESQUE[1]
A Fontainebleau
Devant l’hôtel de l’Aigle Noir
Il y a un taureau sculpté par Rosa Bonheur
Un peu plus loin tout autour
Il y a la forêt
Et un peu plus loin encore
Joli corps
Il y a encore la forêt
Et le malheur
Et tout à côté le bonheur
Le bonheur avec les yeux cernés
Le bonheur avec des aiguilles de pin dans le dos
Le bonheur qui ne pense à rien
Le bonheur comme le taureau
Sculpté par Rosa Bonheur
Et puis le malheur
Le malheur avec une montre en or
Avec un train à prendre
Le malheur qui pense à tout…
A tout
A tout… à tout… à tout…
Et à Tout
Et qui gagne « presque » à tous les coups
Presque.
Nous reste donc, à nous humains, très humains, ce « presque » prévertien qui va bras-dessus dessous avec cet « avoir l’air » lacanien et qui font que les trois registres tiennent.
[1] Prévert, J. (1949) Paroles, Folio, Paris, 1972, p. 158.
Sommaire | |
Editorial Edith de Amorim, RPH | p. 9 |
Articles : | |
La jouissance dans notre société contemporaine Ouarda Naït Mouhoub, RPH | p. 15 |
Lire Lacan : sur le chemin des pas-de-sens Édith de Amorim, RPH | p. 31 |
Actes du XXVIIe colloque | p. 55 |
Ouverture Marine Lalonde, RPH | p. 57 |
Effet mère Jean-Baptiste Legouis, RPH | p. 67 |
Du pire au gai rire Au-delà de la guérison Laure Baudiment, RPH | p. 89 |
Discussion Modérateur : Fernando de Amorim, RPH | p. 109 |
Sur le désir Julien Faugeras, RPH | p. 129 |
Quand le désir est là, le reste suit Julie Vu Tong, RPH | p. 143 |
Discussion Modérateur : Fernando de Amorim, RPH | p. 161 |
Remémoration, subversion, perlaboration Ouarda Naït Mouhoub, RPH | p. 183 |
Jouir Autrement Marie-Hélène Bonnet, RPH | p. 197 |
Frayer sa voix Sara Buguet, RPH | p. 209 |
Discussion Modérateur : Fernando de Amorim, RPH | p. 223 |
Conclusion Diane Sourrouille, RPH | p. 249 |
Cartographie | p. 255 |