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Revue de Psychanalyse et Clinique médicale n° 35 : Sur les effets de la psychanalyse

Retrouver ici les actes du XXVIIè colloque du RPH-Ecole de Psychanalyse, de l’hiver 2014, intitulé Une clinique psychanalytique contemporaine, sur les effets de la psychanalyse avec les textes des interventions des psychothérapeutes et psychanalystes, membres cliniciens du RPH ainsi que des articles inédits.

27ème colloque



Extrait de la revue : l’Editorial d’Édith de Amorim

 » Les effets de la clinique psychanalytique : il y en a et de toutes sortes, de tellement de sortes que les énumérer, ces effets, reviendrait à en faire un inventaire à la Prévert !

Mais dans ce nombre il en est un, d’effet, qui revient et fait l’effet d’être celui princeps : il s’agit de l’apaisement des conflits psychiques.  La haine, l’agressivité, la relation imaginaire, l’altruisme, la souffrance, l’orgueil … comme autant de bêtes sauvages, s’apprivoisent au contact d’une parole jusqu’alors inouïe qui bouscule et bascule le déni.

Nous sommes, alors, à l’hiver 2014, les attentats sanglants et spectaculaires contre Charlie Hebdo, la Police et les Juifs n’ont pas eu lieu, même si le terrain est miné déjà depuis longtemps, même s’il l’est déjà toujours.

Récemment, Jean-Baptiste Legouis, clinicien et Secrétaire Général du RPH, a engagé notre école dans ce combat singulier contre le DSM-5 aux côtés des membres de l’ECF, de l’ALI, d’Espace Analytique, de la Société de psychanalyse freudienne, du cercle freudien.

Ce même Jean-Baptiste Legouis a dit un poème de Jacques Prévert qui me toucha profondément. Ce fut un soudainement beau moment qui restera dans ma mémoire comme un effet que seuls poésie et humain peuvent produire. Vous n’aurez pas le ton, ni le rythme, ni l’expression, ni la respiration qui furent ceux de Jean-Baptiste lorsqu’il nous la fit entendre, mais au moins aurez-vous les paroles :

PRESQUE[1]

A Fontainebleau

Devant l’hôtel de l’Aigle Noir
Il y a un taureau sculpté par Rosa Bonheur
Un peu plus loin tout autour
Il y a la forêt
Et un peu plus loin encore
Joli corps
Il y a encore la forêt
Et le malheur
Et tout à côté le bonheur
Le bonheur avec les yeux cernés
Le bonheur avec des aiguilles de pin dans le dos
Le bonheur qui ne pense à rien
Le bonheur comme le taureau
Sculpté par Rosa Bonheur
Et puis le malheur
Le malheur avec une montre en or
Avec un train à prendre
Le malheur qui pense à tout…
A tout
A tout… à tout… à tout…
Et à Tout
Et qui gagne « presque » à tous les coups
Presque.

Nous reste donc, à nous humains, très humains, ce « presque » prévertien qui va bras-dessus dessous avec cet « avoir l’air » lacanien et qui font que les trois registres tiennent.

[1] Prévert, J. (1949) Paroles, Folio, Paris, 1972, p. 158.

Sommaire 
Editorial
Edith de Amorim, RPH
p. 9
Articles : 
La jouissance dans notre société contemporaine
Ouarda Naït Mouhoub, RPH
p. 15
Lire Lacan : sur le chemin des pas-de-sens                     
Édith de Amorim, RPH
p. 31
Actes du XXVIIe colloquep. 55
Ouverture                                      Marine Lalonde, RPHp. 57
Effet mère
Jean-Baptiste Legouis, RPH
p. 67
Du pire au gai rire
Au-delà de la guérison
Laure Baudiment, RPH
p. 89
Discussion
Modérateur : Fernando de Amorim, RPH
p. 109
Sur le désir
Julien Faugeras, RPH
p. 129
Quand le désir est là, le reste suit
Julie Vu Tong, RPH
p. 143
Discussion
Modérateur : Fernando de Amorim, RPH
p. 161
Remémoration, subversion, perlaboration
Ouarda Naït Mouhoub, RPH
p. 183
Jouir Autrement
Marie-Hélène Bonnet, RPH
p. 197
Frayer sa voix
Sara Buguet, RPH
p. 209
Discussion
Modérateur : Fernando de Amorim, RPH
p. 223
Conclusion
Diane Sourrouille, RPH
p. 249
Cartographiep. 255