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Trou de la Sécu

Trou de la Sécu

Édith de Amorim
Paris, le 7 octobre 2023


Le Figaro
 du vendredi 6 octobre 2023 annonçait par son éditorial titré « Arrêt de complaisance » – dans lequel le lecteur apprenait que « Désormais, les problèmes psychologiques sont la première cause des arrêts de travail. » – un article de Marie-Cécile Renault, en page 22, concernant « (…) l’explosion des arrêts maladie, qui ont augmenté de 30% depuis dix ans… ». Il est question surtout des abus et l’article débute par un exemple édifiant : « Mon médecin m’a diagnostiquée bipolaire et a jugé que mon stress au travail était source de crise. » explique Annie « (…) 55 ans, (…) en arrêt maladie, payée par la Sécurité sociale. » Mais il y a aussi « (…) les arrêts de complaisance, plateformes de téléconsultation qui en font un business, et encore les arrêts maladie falsifiés ou trafic de faux arrêts maladie vendus sur les réseaux sociaux… »

De ce point de vue, en France, la Princesse n’en finit pas de payer… Pour quels bienfaits ? L’article nous présente toujours ce même pays d’une singulière Cocagne où les seuls « gagnants » ne sont pas uniquement ses « assurés-rassurés » mais les « rassureurs » professionnels : « En valeur, les professionnels représentent 68% des montants fraudés contre 21% pour les assurés. »

Dans Le Monde daté du samedi 7 octobre 2023 titre en Une et en bleu « L’assurance-maladie face aux escrocs en blouse blanche » sur deux pleines pages – 14-15 – et donne plus amples détails sur ces professionnels-fraudeurs. Les infirmiers ouvrent l’enquête d’Henri Seckel mais les médecins généralistes, les kinés, les chirurgiens-dentistes, les pharmaciens les suivent de près. Les quelques faits qui sont recensés dans l’article révèlent des montants astronomiques qui ont été malhonnêtement soutirés à l’Assurance-Maladie, c’est-à-dire aux cotisants sociaux, aux salariés et à l’État, et la Sécu travaille pour augmenter le taux de recouvrement des sommes indûment versées quand elle a pu traîner en justice l’escroc.

En page 15, le même journaliste cible « l’avènement du tiers payant » qui a comme déroulé le tapis rouge aux mauvaises manières des professionnels d’autant plus que « (…) si la CNAM ne les payait [les professionnels] sous sept jours, elle leur verserait des indemnités de retard. » Donc, pas le temps de faire les vérifications…

La question qui se pose : comment une belle, une magnifique, idée et sa magistrale mise en œuvre, preuve de solidarité humaine sans équivalent dans le monde, comment cette Sécurité sociale peut-elle, à ce point, être outragée ? Même demande à propos de la laïcité, remarquable mise en œuvre d’une vie citoyenne à l’air libre et gagnée d’arrache-pied aux Frollo, Tartuffe et barbus ?

Connaissez-vous le refrain de la vieille chanson de Joe Dassin « Tagada, tagada, voilà les Dalton » ? Las, il est toujours frustrant d’avoir à compter soit sur la bêtise soit sur le monitoring.

La CNAM sait-elle qu’elle peut compter avec la psychanalyse ? Mais compter vraiment, pas avec ce faux des huit séances de psy gratuites ! Un peu de sérieux : payer de sa poche, soi-même pour sa vie, son soin, son désir. « Tagada, tagada, y a plus personne ! »

La CPP – Consultation publique de psychanalyse est une expérience qui produit des effets positifs relativement à la souffrance au travail, du travail. Pour quelle raison ne pas généraliser l’usage ? Je renvoie le lecteur aux différentes brèves écrites sur le sujet par les membres du RPH et je les invite à se rendre sur www.rphweb.fr pour y trouver les liens vers les différents sites de ses cliniciens.